Historique d'Amezray

Amezray vient de loin. A l’origine, les constructions les plus anciennes datent de 1200 ans. Les murs, qui ont survécu aux siècles, peuvent être classées en 3 catégories. Les constructions les plus anciennes datent de 1200 ans, mais on retrouve des maisons construites il y a 700 ans, les plus récentes ont 500 ans .

Plus on remonte dans le temps, plus les pierres hissées au sommet des édifices sont grandes et lourdes. Les maisons les plus anciennes témoignent aussi d’un habitat semi troglodytique car les murs s’adossent à des grottes ou des anfractuosités de la falaise pour épouser au mieux la configuration du terrain. Les ancêtres des Ihansalen maîtrisaient l’hydraulique. On peut voir les vestiges de canaux de drainage des eaux pour éviter à la ville un glissement de terrain par infiltration d’eau ou par ruissellement. L’eau des sources et de fonte des neiges était conduite pour alimenter les maisons en eau courante comme dans les anciennes maisons romaines. L’eau canalisée irriguait les champs en contrebas.

La préhistoire n’est pas bien loin : une visite de scientifique pourrait permettre de déterminer si certains dessins sur les parois des falaises sont des gravures rupestres. L’une d’entre elles représente un homme stylisé comme on peut en voir dans d’autres massifs, sur le plateau du Yagour, dans le Haut Atlas près de Marrakech.

Dans l’antique Amezray, on repère vite une maison de notable, spacieuse, construite avec un soin particulier et des pierres plus lourdes ; et surtout on arrive au pied d’un lieu de prières vieux de 1000 ans au moins. Nul ne sait quelle divinité était vénérée par ce peuple.Préoccupés par les tâches journalières, de cultures, d’élevage et d’entretien, les habitants du AMEZRAY d’aujourd’hui, négligent le site ancien et n’arrivent pas toujours à développer le village actuel. L’aide de bénévoles s’est doucement imposée.

L’association « LES AMIS DU VILLAGE D’AMEZRAY » va s’attacher à apporter le soutien nécessaire.

 

LES IHANSALEN

Saïd Ahansal serait originaire de la tribu des Aït Seghrouchen, au nord de Midelt. Les Ihansalen se disent d’ailleurs cousins de cette tribu.

Vers l’an 1000 du calendrier chrétien, Saïd Ahansal, futur fondateur de la dynastie, veut rencontrer ces musulmans qui croient en un seul dieu et connaître leur religion. Il va donc voir l’émir des croyants à Fès et fréquente l’école de la cour royale.

Après de studieuses années, il reçoit la bénédiction du roi, qui l’envoie muni d’une recommandation, à un érudit, un maître du coran à Safi.

Quelques années plus tard, son nouveau maître lui dit qu’il devait partir parce qu’il n’avait plus rien à lui apprendre; et qu’il était temps pour lui de fonder sa propre Zaouïa. (confrérie)

En guise de viatique, le vieux maître donne à Saïd Ahansal, une chatte, une faucille, un roseau, une cuillère en bois et une ânesse.

Le disciple demande au fqih ce qu’il doit faire

« Tu voyageras sur l’ânesse, tu fonderas ta Zaouïa à l’endroit où la chatte disparaîtra; je te donne le roseau pour que tu le tailles et que ta descendance ne perde pas le calame pour écrire le Coran. Si tu rencontres un homme pacifique, offre lui à manger avec la cuillère ; s’il est hostile, utilise la faucille », lui répond son maître.

Saïd Ahansal quitte Safi, passe par Marrakech, Demnate, Azilal, puis finit par arriver chez les Aït Waster, une tribu Amazighe qui ne connaissait pas l’Islam, perdue au pied des cimes, isolée du monde et des autres tribus de la région. Amezray est une cité vieille déjà de cinq siècles alors que la civilisation urbaine amazighe est quasi inexistante pour les historiens.

Après avoir perdu la chatte, que lui a confié son maître, au bord de l’assif Ahansal, Sidi Saïd décide de s’établir chez les Aït Waster, prend épouse chez eux et fonde sa Zaouïa, plus loin, en amont de la rivière, à Agoudim.

Aujourd’hui, "Amezray le neuf" fait partie des quatre douars de Zaouïat Ahansal. C’est dans cette vallée qu’est enterré Sidi Saïd Ahansal le fondateur de la dynastie des Ihansalen, dans un modeste mausolée.

L’emblème des Ihansalem est un drapeau vert traversé par un sabre pour dire : « Si tu veux la paix, faisons la paix ; si tu veux la guerre, dégaine ton sabre ».

Inspiré d’un article paru dans la revue Marocaine « Masculin »

Amezray compte maintenant 910 habitants dont 267 femmes, 283 hommes et 360 enfants de moins de 16 ans.